Approche discursive de l'ethos d'un chercheur - Analyse du discours scientifique

la science comme discours n.w
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Explore the discourse analysis of scientific language through the lens of Antoine Culioli's ethos. Understand the definitions of discourse, analysis, and science before delving into linguistic studies and contextual frameworks within scientific communication.

  • Discourse analysis
  • Scientific language
  • Antoine Culioli
  • Linguistic studies
  • Contextual frameworks

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  1. La science comme discours Approche discursive de l thos d un chercheur Le cas d Antoine Culioli

  2. 1.1 Introduction 1.1 Quelques rappels 1.2

  3. 1.1 Quelques rappels Si nous parlons d analyse du discours scientifique, il faut comprendre : Ce qu est un discours? Ce qu est l analyse de discours ? Ce qu est la science ? Ce qu est l analyse de discours scientifique ? Avant de rentrer dans le c ur du sujet, mettons-nous d accord sur une d finition (1) du discours et (2) de la science.

  4. 1.2 Quest-ce quun discours ? Qu est-ce qu un discours ? La d finition varie videmment d un auteur l autre. Chez Benveniste : Toute nonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l intention d influencer l autre en quelque mani re (1966, p.242). Chez Kerbrat-Orecchioni : Langage mis en action (Bougnoux, 1993, p. 219). Chez Jaubert : Langage en situation (1990, p.22). Un discours implique : un allocutaire, une activit linguistique et une situation mais un discours peut impliquer aussi une pratique/une praxis.

  5. 1.3 Que fait lanalyste du discours ? Qu est-ce qu on tudie concr tement quand on fait de l analyse du discours ? tude du discours d un point de vue linguistique. tudier le texte l ments de pragmatique textuelle (enchainements endophoriques, th matiques, informatifs, logiques, etc.) tudier le cotexte, le lexique, etc. l entourage direct, coocurrences, figements, etc. tudier la dimension interactionnelle, les marques de l nonciation dans le discours l ments de linguistique de l nonciation. tudier la situation d nonciation et le m dium : revue scientifique, journal scientifique, etc. tudier le contexte : Contexte restreint : milieu ditorial, etc. Contexte large : la situation socio-politique, conomique, etc.

  6. 1.3 Que fait lanalyste du discours ? Au carrefour de plusieurs approches : Pragmatique et prax matique. Th orie de l nonciation. Sociologie et sociolinguistique. Psychologie et psycholinguistique. Critique sociale et id ologique (Humanities). Etc.

  7. 1.4 Quest-ce quune science ? Qu est-ce qu une science ? On a tous une connaissance na ve/intuitive de ce qu est une science. Mais qu est-ce r ellement ? Deux approches possibles de la science : On peut dire que la science est, qu elle existe de fa on vidente, qu elle est une activit la logique de d veloppement autonome [ ]. On peut dire ce qu est la r gle qui pr side au fonctionnement de l entit science , ce qu est sa dynamique intrins que, comment la science marche en tant que syst me dou dune logique propre . (Pestre, p.5) Par opposition, [ ] [les sciences studies] propose[nt] des images plus vari es des dynamiques scientifique. Prise dans des activit s et relations sociales diversifi es, r pondant des objectifs multiples, la science perd de sa singularit , [ ] elle n est plus mue seulement de l int rieur, [ ] en bref, elle est sans essence .

  8. 1.4 Quest-ce quune science ? Approche propre aux sciences studies : sociologie des sciences et philosophie des sciences. La science est une notion construire et initi e par les acteurs eux-m mes dans et par le discours, notamment le discours scientifique. Il faut remettre la pratique scientifique dans sa dimension historique, sociale, pratique (praxis) et discursive.

  9. 1.5 Discours + science = discours scientifique Pratique scientifique produit des savoirs et des discours. Double postulat : Il y a du discours en science Ce discours r pond une s rie de crit re suffisamment op rants que pour distinguer le discours scientifique des autres types de discours. /!\ Rise de biais heuristique /!\ Afin de d finir le discours scientifique, il a fallut observer un discours a priori scientifique.

  10. 2.1 Dfinition du concept O commence et o finit le discours scientifique ? Le discours scientifique sp cialis concerne avant tout les chercheurs et les sp cialistes d une discipline donn e. Il se caract rise par la clart et la pr cision, la qualit de la langue utilis e et la rigueur de l argumentation, afin de transmettre un message destin avant tout informer d autres chercheurs et sp cialistes (Leclerc, 1999, p.4) Discours produit dans le cadre de l activit de recherche des fins de construction et de diffusion du savoir (Rinck, 2010) . Cas limites : Les cahiers de recherche (cf. le r le de Sapir). La d marche scolaire et curriculaire. La vulgarisation et le journaliste scientifique.

  11. 1.6 Lanalyse du discours scientifique Qu est-ce que l analyse du discours scientifique ? En quoi les analyses linguistiques du discours scientifique peuvent-elles clairer l activit scientifique et ses enjeux de connaissance ? (Rinck, 2010, p. 427) Mettre en relation les caract ristiques linguistiques des textes oraux ou crits avec les pratiques o ces textes sont produits et interpr t s ; elles imposent donc la fois un ancrage empirique fort, c est- -dire des observations linguistiques et un questionnement sur ce qui se joue travers les textes [ ] , notamment socio-institutionnels et socio- cognitifs. (Rinck, idem).

  12. 2. Discours, sciences, idologies 2.1 Science et id ologie. 2.2 Les sciences humaines et sociales en crise ? 2.3 L id ologie en science : faire science

  13. 2.1 Science et idologie Il est important d interroger la part de croyance et d id ologie dans les sciences. Les croyances influencent la r ception de certains savoir, particuli rement en SHS (cf. Richardot 2018) tude des controverses : controverse de Milgram, controverse du care, etc. Les pratiques des chercheurs sont prises dans des r seaux complexes non r ductibles des positions intra-scientifiques : logiques ditoriales et institutionnelles, r seaux relationnels et acad miques, contexte socio- conomique et politique, normes et id ologies dominantes, etc. (cf. Laugier, Richardot, Oeser, etc., 2018 ; Pestre 2006)

  14. 2.2 Les sciences humaines et sociales en crise ? Un exemple : la notion de crise en SHS ? Si nous tudions les discours de ces vingt derni res ann es, il y a beaucoup de r f rence une crise en SHS : 2000 : la crise laisse la place la rel ve (Magasine Sciences Humaines) 2010 : Sciences humaines, sciences sociales : crise ou d clin ? (Pomiam) 2013 : Trente ans de crise des sciences humaines (Magasine La Recherche) 2018 : le constat dresser semble incliner au pessimisme (Richardot)

  15. 2.2 Les sciences humaines et sociales en crise ? Appr hender le contexte r cent : Plusieurs crises de confiance : Affaire Sokal, affaire Maffesoli, science war, etc. Plusieurs interventions politiques : fermeture des facult s de SHS au Japon (2015), discours de Manuel Valls, etc. Critique pist mologique et id ologique : condition de recevabilit des savoirs en SHS (Richardot, 2018) attaque de l alt-right, science postmoderne, strong program, junk science, etc. Si crise il y a, elle n est pas r ductible ces critiques penser l historiographie et la constitution pist mologique des sciences humaines et sociales.

  16. 2.2 Les sciences humaines et sociales en crise ? Comment faire ? Analyse des pol miques et des controverses scientifique Plusieurs traditions Approche en sociologie des sciences : Bloor & Collins Approche linguistique de l analyse des controverses : mod liser le fonctionnement d une controverse. Analyse du discours h g monique tude du discours dominant et de ses repr sentations : Angenot (1989) Analyse curriculaire Analyse des cursus scolaires et universitaires : Young (1971), Bernstein (1971) Goodson (1992), etc. Analyse du contexte socio-politique (toujours du point de vue discursif) Analyse des programmes, type FP7, Hotrizon2020, etc.

  17. 2.2 Les sciences humaines et sociales en crise ? Les origines de cette crise ? Proc de de la construction id ologie du statut des sciences. La science construction et invention tardive (Carnino, 2015) D finition d une id e de bonne science qui cr e des oppositions : hard science et soft science hi rarchisation des sciences d j pr sente chez Comte. Historiquement : peu d engagement dans les SHS, dans les philo-lettres, etc. La crise est performative : une institution est en crise lorsque les d tenteurs de l autorit et de la l gitimit intentionnelle noncent qu il y a une crise.

  18. 2.3 Lidologie en science : faire science Nous pouvons l observer au sein des SHS et de la linguistique : Besoin de l gitimit . Besoin de justifier la logique institutionnelle . Besoin de red finir les contours m thodologiques et pist mologiques. Un cas tr s sp cifique et parlant : le cas d Antoine Culioli.

  19. 3. Analyse de cas : La formalisation en Linguistique 3.1 La formalisation en Linguistique 3.2 L thos et la l gitimit 3.3 Analyse d extraits

  20. 3.1 La formalisation en Linguistique Du plus grand au plus petit : contexte global > la revue > le personnage > l article. Mais avant tout : qu est-ce que la formalisation ? Qu est-ce que formaliser ? un processus visant produire un nonc qui structure l information selon des r gles pr cises qui se doivent d tre formul es en amont (et qui forment en quelque sorte une grammaire), facilitant ensuite son traitement . nonc s graphiques, des formules, des nonc s logiques, etc.

  21. 3.1 La formalisation en Linguistique Focus sur le contexte global : la France et le champ linguistique des ann es 1950-1970. Que se passe-t-il dans la soci t fran aise ? Que se passe-t-il dans le milieu intellectuel fran ais ? Que se passe-t-il dans le champ de la linguistique en France ?

  22. 3.1 La formalisation en Linguistique Focus sur le contexte global : la France et le champ linguistique des ann es 1950-1970. Contexte d effervescence intellectuelle, politique, philosophique, etc. Les mouvements de pens e marxistes perdent en influence. Martinet revient des EUA en 1955 et apporte avec lui leurs enseignements. Noam Chomsky est traduit en fran ais chez Seuil (1963)

  23. 3.1 La formalisation en Linguistique Focus sur la revue : Les Cahiers pour l analyse Il est n cessaire d tudier l entourage ditorial : la ligne ditoriale et la philosophie de la revue, le laboratoire et l universit qui y sont associ s, les autres auteurs et les changes potentiels, etc. http://cahiers.kingston.ac.uk/

  24. 3.1 La formalisation en Linguistique Focus sur la revue : Les Cahiers pour l analyse Fond e par un groupe de jeunes philosophes (cercle d pist mologie) de l ENS Paris. Vie tr s courte (66 68) (Matoni, 2017). But : apporter une contribution fondamentale la philosophie en tayant l analyse de concepts formels et d une rigueur scientifique stricte (cf. Kingston). Influences : approche structuraliste et psychanalytique avec la formalisation logico-math matique (cf. Kingston). Beaucoup de grands noms (Canguilhem, Levi-Strauss, Althusser, Derrida, Dum zil, Lacan, Foucault) mais souvent des r ditions. Politisation et projet althuss rien (Matoni, 2017). "contribuer la constitution d'une th orie du discours (Miller, 1966)

  25. 3.1 La formalisation en Linguistique Focus sur l auteur : Antoine Culioli Etudiant de Benveniste. Germaniste (Anglais et allemand), et philologue. Th ories en relation avec les travaux de Husserl ou Wittgenstein, ainsi que Milner et P cheux. Participe l introduction de la linguistique outre-Atlantique en France, travaille sur le sens de la notion de formalisation avec Fuchs. Originalit , diversit , ouverture Colloque de Cerisy-la-Salle

  26. 3.1 La formalisation en Linguistique

  27. 3.1 La formalisation en Linguistique Focus sur l article : La formalisation en Linguistique Article publi en 1968. Travail de refondation qui repose sur un appareil formel rigoureux. Th orie inductive particulier vers le g n ral. D sir de donner la linguistique le statut de science d sir de l gitimit . Obtenir le statut d une science, gagner en l gitimit positionnement social.

  28. 3.2 Lthos et la lgitimit D finition du concept notion de preuve par l thos Merton : l thos de la science approche sociologique de la notion. Universalisme : vrai en dehors de tout et partout. Communalisme : participe au bien public. D sint ressement : aucun int r t faire circuler du frauduleux. Scepticisme organis : lecture par les pairs, etc. Consiste pour l orateur donner, par la fa on dont il construit son discours, une image de lui-m me de nature convaincre l auditoire en gagnant sa confiance (Auchlin, 2000) approche discursive de la notion.

  29. 3.3 Analyse dextraits

  30. Extrait 1 D s l'abord, il importe de fixer la vis e de cet article, afin d' viter les malentendus et d'assurer la d marche du lecteur travers un ensemble composite de r flexions pist mologiques et m thodologiques, de survols ou de sch matisations qui supposent une bonne connaissance de la linguistique, enfin d'incursions rapides dans le domaine m me de la pratique linguistique (1968, p. 106).

  31. Extrait 1 D s l'abord, il importe de fixer la vis e de cet article, afin d' viter les malentendus et d'assurer la d marche du lecteur travers un ensemble composite de r flexions pist mologiques et m thodologiques, de survols ou de sch matisations qui supposent une bonne connaissance de la linguistique, enfin d'incursions rapides dans le domaine m me de la pratique linguistique (1968, p. 106).

  32. Extrait 2 [ ] illusion qu'une symbolisation st nographique permettra d'y voir plus clair et, par l , d' tablir sans trop de frais une typologie parall le des classes de conduites et des classes de discours (qu'il s'agisse, par exemple, de pathologie ou de production litt raire); incoh rence dans l'emploi des mod les, facilit e par le d sir d' tre inter-disciplinaire, par l'emprise de concepts math matiques mal assimil s et par une r flexion insuffisante sur ce qui est, en droit, le th me de la science linguistique : le langage appr hend travers les langues naturelles. (1968, p. 106)

  33. Extrait 2 [ ] illusion qu'une symbolisation st nographique permettra d'y voir plus clair et, par l , d' tablir sans trop de frais une typologie parall le des classes de conduites et des classes de discours (qu'il s'agisse, par exemple, de pathologie ou de production litt raire); incoh rence dans l'emploi des mod les, facilit e par le d sir d' tre inter-disciplinaire, par l'emprise de concepts math matiques mal assimil s et par une r flexion insuffisante sur ce qui est, en droit, le th me de la science linguistique : le langage appr hend travers les langues naturelles. (1968, p. 106)

  34. Extrait 3 C'est ainsi qu'au moment o la linguistique red couvre le langage, au lieu de construire son objet, elle le clive dans des recherches aux intentions diff rentes, qui impliquent des mod les parfois incompatibles : la cons quence, in vitable, est une r duction du langage, pour des raisons techniques dont on n'a le plus souvent pas conscience. En particulier, il appara t clairement que la formalisation irresponsable - ou le refus aussi irresponsable de poser le probl me th orique de la formalisation en linguistique - emp che de bien marquer la relation dialectique entre le langage et les langues. Le discours du linguiste se cl t facilement dans des jeux de r criture qui, la diff rence des math matiques, ne sont ni rigoureux ni f conds. (1968, p. 106-107)

  35. Extrait 3 C'est ainsi qu'au moment o la linguistique red couvre le langage, au lieu de construire son objet, elle le clive dans des recherches aux intentions diff rentes, qui impliquent des mod les parfois incompatibles : la cons quence, in vitable, est une r duction du langage, pour des raisons techniques dont on n'a le plus souvent pas conscience. En particulier, il appara t clairement que la formalisation irresponsable - ou le refus aussi irresponsable de poser le probl me th orique de la formalisation en linguistique - emp che de bien marquer la relation dialectique entre le langage et les langues. Le discours du linguiste se cl t facilement dans des jeux de r criture qui, la diff rence des math matiques, ne sont ni rigoureux ni f conds. (1968, p. 106-107)

  36. Extrait 4 Le linguiste n a pas singer le math maticien. Son travail est de construire une th orie pr -formalis e, comportant des expressions primitives et des r gles explicites de construction, soit par une d couverte graduelle des relations profondes entre unit s de surface (les invariants seront d couverts par approximations successives), soit en se construisant une m talangue perfectible, mais efficace, partir th oris es). Au math maticien de formaliser cette linguistique que l on appellera na ve ou axiomatis e, selon l acception plus ou moins forte que le lecteur donnera ces qualificatifs. (1999, p.33) d exp rimentations (observations

  37. Extrait 4 Le linguiste n a pas singer le math maticien. Son travail est de construire une th orie pr -formalis e, comportant des expressions primitives et des r gles explicites de construction, soit par une d couverte graduelle des relations profondes entre unit s de surface (les invariants seront d couverts par approximations successives), soit en se construisant une m talangue perfectible, mais efficace, partir th oris es). Au math maticien de formaliser cette linguistique que l on appellera na ve ou axiomatis e, selon l acception plus ou moins forte que le lecteur donnera ces qualificatifs. (1999, p.33) d exp rimentations (observations

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