Importance of Multiple Readings in Text Analysis | Support Images from Gilbert Guinez's Intervention

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Explore the significance of multiple readings for understanding and analyzing a text through images from Gilbert Guinez's lecture. Discover the etymology of 'Lecture' and 'Lexicon,' engage in a visual experiment with a painting, and delve into the importance of revisiting a text for a deeper interpretation.

  • Text Analysis
  • Visual Experiment
  • Etymology
  • Interpretation
  • Multiple Readings

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Presentation Transcript


  1. Lecture / Lexique De l importance des lectures multiples pour comprendre et analyser un texte Support en images de l intervention de Gilbert Guinez, IA-IPR de Lettres, acad mie de Strasbourg, janvier 2014. cf. le compte rendu sur le m me espace du site Lettres : http://www.ac-strasbourg.fr/pedagogie/lettres/informations- des-ipr/animations-pedagogiques-de-linspection/

  2. Un peu dtymologie Lecture < lectura < lector < lego : je cueille, je recueille Lexique < lexikon biblion (le livre de mots) < lexis (l action de cueillir, de collecter, de lire)

  3. Combien de temps lit-on une image que l on veut tudier ? Faisons l exp rience avec un tableau tr s fr quemment propos dans les manuels et dans les classes : Der Wanderer ber dem Nebelmeer, Selbstportr t von Caspar David Friedrich aus dem Jahr 1818. Lisez ce tableau pendant 15 secondes, puis il s effacera

  4. Demandons : Qu avez-vous vu ?

  5. A-t-on besoin de connatre le nom de l habit pour une premi re interpr tation du tableau ?

  6. Pourquoi voulez-vous le revoir ?

  7. Parce quune seule lecture, en loccurrence une lecture br ve, ne suffit pas pour affiner et approfondir observations, impressions et interpr tation. Une deuxi me lecture permettra pr sent de s int resser par exemple la redingote du personnage.

  8. Homme en costume avec redingote (Paris, 1813) C'est une sorte de v tement interm diaire entre la robe et le manteau, dont le nom proviendrait de l'anglais riding coat (litt ralement, manteau pour chevaucher ) ou, plus probablement, raining coat ( manteau de pluie )

  9. De lintrt des lectures multiples : Avant de continuer avec des exemples de la litt rature fran aise, appliquons le raisonnement un un texte tranger : par exemple, latin.

  10. Un insomniaque bien peu discret S n que, Lettres Lucilius, 122 Pedonem Albinovanum narrantem audivimus habitasse se supra domum S. Papinii ; is erat ex turba lucifugarum. "Audio, inquit, circa horam tertiam noctis flagellorum sonos ; quaero quid faciat ; dicitur rationes accipere. Audio circa horam sextam noctis clamorem concitatum ; quaero quid sit ; dicitur vocem exercere. Quaero circa horam octavam noctis quid sibi ille sonus rotarum velit ; gestari dicitur. Circa lucem discurritur, pueri vocantur, cellari, coqui tumultuantur ; quaero quid sit; dicitur mulsum et alicam poposcisse, a balneo exisse. Excedebat, inquis, ejus cena diem ? - Minime ! Valde enim frugaliter vivebat, nihil consumebat, nisi noctem."

  11. Quavez-vous compris ? Pas grand-chose ? Pourtant des relectures peuvent permettre de remarquer : structures r p titives structure r cit-dialogue jeu de la question-r ponse (ponctuation) champ lexical du temps qui rythme et qui passe champ lexical du bruit rep rages grammaticaux : infinitives, interrogatives indirectes, passif personnel et passif impersonnel, verbes d ponents

  12. Mise en forme du texte, coloriage Pedonem Albinovanum narrantem audivimus habitasse se supra domum S. Papinii (is erat ex turba lucifugarum). "Audio, inquit, circa horam tertiam noctis flagellorum sonos ; quaero quid faciat ; dicitur rationes accipere. Audio circa horam sextam noctis clamorem concitatum ; quaero quid sit ; dicitur vocem exercere. Quaero circa horam octavam noctis quid sibi ille sonus rotarum velit ; gestari dicitur. Circa lucem discurritur, pueri vocantur, cellari, coqui tumultuantur ; quaero quid sit; dicitur mulsum et alicam poposcisse, a balneo exisse. Excedebat, inquis, ejus cena diem ? - Minime ! Valde enim frugaliter vivebat, nihil consumebat, nisi noctem."

  13. Une traduction (itinera electronica) : J'ai ou rapporter P do Albinovanus, conteur tr s agr able, qu'il avait habit une maison voisine de Sextus Papinius, l'un de ces hommes qui fuyaient le jour. Vers la troisi me heure de la nuit, disait-il, j'entends des coups de fouet qui r sonnent ; je demande ce que fait le voisin : il r gle, me r pond-on, les comptes de ses gens. Sur le minuit, s' l vent des vocif rations pr cipit es : Qu'est-ce que cela ? demand -je encore. On me dit : Papinius exerce sa voix. Deux heures apr s, j'entends un bruit de roues ; et j'apprends qu'il va sortir en voiture. Vers le point du jour, on court de tous c t s ; on appelle les esclaves : sommeliers, cuisiniers s'agitent tumultueusement ; on me dit que mon homme sort du bain et demande son gruau et son vin miell . - Peut- tre qu'il prolongeait son souper bien avant dans le jour ? - Non, je vous assure : il tait tr s sobre, et ne d pensait que les heures de la nuit.

  14. Faciliter lentre dans le texte, en variant lapproche du lexique (pour viter de proc der syst matiquement la traduction lin aire soumise au savoir du professeur) m thode 1 : Lire d abord une liste de mots fran ais d riv s des mots latins, avant m me de lire le texte latin : Narrer audition habiter nocturne flageller s enqu rir clameur vocalises etc. m thode 2 : Lire le texte latin puis lire cette m me liste m thode 3 : Lire le texte latin puis faire trouver les d riv s fran ais et europ ens des mots du texte.

  15. mthode 4 : Donner et faire lire (accompagnement des textes par le manuel / mise au tableau du vocabulaire / distribution d une fiche de vocabulaire) le vocabulaire n cessaire. m thode 5 : Le professeur est le dictionnaire. m thode 6 : Les l ves recherchent (en se r partissant par exemple la t che en bin mes) dans le lexique du manuel. m thode 7 : Les l ves recherchent dans le Gaffiot, en bin mes. => pr voir deux ou trois s ances de ce type pour familiariser avec les codes du Gaffiot.

  16. mthode 8 : T l charger en ligne le vocabulaire du texte en utilisant Collatinus : http://collatinus.fltr.ucl.ac.be/

  17. mthode 9 : faire lire une traduction trang re : I heard Pedo Albinovanus, that most attractive story-teller, speaking of his residence above the town-house of Sextus Papinius. Papinius belonged to the tribe of those who shun the light. "About nine o'clock at night I hear the sound of whips. I ask what is going on, and they tell me that Papinius is going over his accounts. About twelve there is a strenuous shouting; I ask what the matter is, and they say he is exercising his voice. About two A.M. I ask the significance of the sound of wheels; they tell me that he is off for a drive. And at dawn there is a tremendous flurry- calling of slaves and butlers, and pandemonium among the cooks. I ask the meaning of this also, and they tell me that he has called for his cordial and his appetizer, after leaving the bath. His dinner," said Pedo, " never went beyond the day,/a for he lived very sparingly; he was lavish with nothing but the night.

  18. Revenons la lecture en franais, avec des exemples chronologiques, prouvant la n cessit de relire. Or vos dirai conment avint A Ysengrin, quant la nuit vint. Par mi le bos s'en va corant Et si aloit ce porpensant Que fox est li hons et li leus Qui onques va nule part seus, Por qu'il puist avoir compaingnie, Que mestier a souvent d'a e : Et tiex puet on acompaingnier Dont l'en a puis grant encombrier. Quant ce pensoit en son corage, A tant issi de cel boscage ; Une jument vit en .I. pr Ou ele pessoit pres d'un bl .

  19. Je vais vous raconter ce qui est arriv Ysengrin apr s cette nuit-l . Alors qu'il s'en va en courant travers bois, il se dit que l'homme est bien fou, tout comme le loup, de partir seul n importe o , quand il pourrait avoir de la compagnie, car il a souvent besoin d'aide. Il faut toujours tre accompagn au cas o on aurait de gros ennuis. Il y r fl chit avec gravit jusqu' ce qu'il arrive l'or e du bois. Il voit alors une jument dans un pr , en train de pa tre pr s des bl s.

  20. Libre vivois en l'Avril de mon aage, De cure exempt soubz celle adolescence, O l' il, encore non expert de dommage, Se veit surpris de la doulce presence, Qui par sa haulte, et divine excellence M'estonna l'Ame, et le sens tellement, Que de ses yeulx l'archier tout bellement Ma libert luy a toute asservie : Et des ce jour continuellement En sa beault gist ma mort, et ma vie. Maurice Sc ve, D lie, dizain VI

  21. Racine, Andromaque, III, 8 Andromaque Dois je les oublier, s'il ne s'en souvient plus ? Dois je oublier Hector priv de fun railles, Et tra n sans honneur autour de nos murailles ? Dois je oublier son p re mes pieds renvers , Ensanglantant l'autel qu'il tenait embrass ? Songe, songe, C phise, cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit ternelle ; Figure toi Pyrrhus, les yeux tincelants, Entrant la lueur de nos palais br lants, Sur tous mes fr res morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert chauffant le carnage ; Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants, Dans la flamme touff s, sous le fer expirants ; Peins toi dans ces horreurs Andromaque perdue : Voil comme Pyrrhus vint s'offrir ma vue ; Voil par quels exploits il sut se couronner ; Enfin voil l' poux que tu me veux donner. Non, je ne serai point complice de ses crimes ; Qu'il nous prenne, s'il veut, pour derni res victimes. Tous mes ressentiments lui seraient asservis.

  22. Roman de Renart : ncessit dune traduction Dizains de Maurice Sc ve : on commence comprendre en s aidant de l tymologie. La tirade d Andromaque : des relectures indispensables pour ressentir l motion du texte et le comprendre. Et puis, les deux vignettes qui suivent sugg rent l importance des sources : le r cit de Virgile, la peinture de Brughel.

  23. Le sac de Troie, vu par un Romain de lpoque dAuguste Virgile, En ide, II, 479-492 Pyrrhus parmi les premiers, l'aide de la double hache qu'il a saisie, saccage le solide perron, arrache de leurs gonds les montants de bronze. D j , il a fait sauter une poutre, enfonc le ch ne r sistant, et ouvert une immense br che, largement b ante. L'int rieur de la demeure appara t ; ses longues cours se d couvrent; on voit les appartements du palais de Priam et des anciens rois; on voit aussi les hommes arm s debout devant l'entr e, sur le seuil. L'int rieur de la maison n'est que g missements qui se m lent un tumulte d sastreux, et les parties les plus retir es du palais retentissent des lamentations des femmes ; leur cri atteint les astres d'or. Les m res pouvant es errent travers l'immense palais, treignent les portes, les serrent, y collent leurs l vres. Pyrrhus, fougueux comme son p re, menace; ni barri res ni gardes ne le peuvent contenir; sous les coups r p t s d'un b lier, la porte c de, et les battants, sortis de leurs gonds, tombent terre.

  24. En version originale, cest plus expressif At domus interior gemitu miseroque tumultu miscetur, penitusque cauae plangoribus aedes femineis ululant ; ferit aurea sidera clamor. Tum pauidae tectis matres ingentibus errant ; amplexaeque tenent postis atque oscula figunt. Mais l'int rieur de la maison n'est que g missements m l s un tumulte d sastreux, et les coins les plus retir s du palais r sonnent des pleurs des femmes, dont le cri atteint les astres d'or. Les m res pouvant es errent travers l'immense palais, treignent les portes, les serrent, y collent leurs l vres.

  25. Brueghel lAncien, Troie en feu,1621

  26. La Beaut Les Fleurs du mal, Baudelaire Je suis belle, mortels! comme un r ve de pierre, Et mon sein, o chacun s'est meurtri tour tour, Est fait pour inspirer au po te un amour Eternel et muet ainsi que la mati re. Je tr ne dans l'azur comme un sphinx incompris; J'unis un c ur de neige la blancheur des cygnes; Je hais le mouvement qui d place les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. Les po tes, devant mes grandes attitudes, Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'aust res tudes; Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants, De purs miroirs qui font toutes choses plus belles: Mes yeux, mes larges yeux aux clart s ternelles!

  27. On peut analyser longuement et finement un sonnet de Baudelaire ; mais il est essentiel d en go ter la musicalit en le faisant dire et entendre, et en en faisant travailler la lecture expressive voix haute. Un moyen efficace de faire go ter la musique de la langue originale : recourir aux traductions

  28. Beauty William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954) I am fair, O mortals! like a dream carved in stone, And my breast where each one in turn has bruised himself Is made to inspire in the poet a love As eternal and silent as matter. On a throne in the sky, a mysterious sphinx, I join a heart of snow to the whiteness of swans; I hate movement for it displaces lines, And never do I weep and never do I laugh. Poets, before my grandiose poses, Which I seem to assume from the proudest statues, Will consume their lives in austere study; For I have, to enchant those submissive lovers, Pure mirrors that make all things more beautiful: My eyes, my large, wide eyes of eternal brightness!

  29. http://gutenberg.spiegel.de/buch/1361/19 Die Sch nheit Sch n bin ich, Sterbliche, ein Traum von Stein, Mein Busen trieb euch oft in blutige S nde, Die Glut, die euren Dichtern ich entz nde, Muss wie der Urstoff stumm und ewig sein. Ich throne hoch in blauer R tselpracht, K hl wie der Schnee, weiss wie das Kleid des Schwanen, Ich hasse jedes Schwanken aus den Bahnen, Ich habe nie geweint und nie gelacht. Die Dichter, die mein stolzes Wesen lieben Fast scheint's von stolzen Bildern nur entlehnt , Vergebens sich in strengen Formeln ben, Denn ihnen schenk' ich, was ihr Herz ersehnt: Den reinen Spiegel, sch nren Lebens Quelle, Mein weites Aug', mein Aug' voll ewiger Helle.

  30. Alors, lire, relire, entendre, rentendre, dire le texte livre en main, m moriser, r citer Le dormeur du val C est un trou de verdure o chante une rivi re, Accrochant follement aux herbes des haillons D argent ; o le soleil, de la montagne fi re, Luit : c est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, t te nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est tendu dans l herbe, sous la nue, P le dans son lit vert o la lumi re pleut. Les pieds dans les gla euls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au c t droit. Po sies, Rimbaud

  31. On peut en entendre une belle lecture par Michel Auclair sur le site de l INA : http://www.ina.fr/audio/P12052341/michel- auclair-le-dormeur-du-val-audio.html

  32. Parallle avec la redingote du Voyageur On n a pas besoin de comprendre le mot haillons pour ressentir ( motion) et comprendre (raison) le po me. => d abord changer sur le sens du texte => d abord prendre en compte tout ce que les l ves ont dire => pour cela il faut relire, r entendre, re-ressentir

  33. Le dormeur du val C est un trou de verdure o chante une rivi re, Accrochant follement aux herbes des haillons D argent ; o le soleil, de la montagne fi re, Luit : c est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, t te nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est tendu dans l herbe, sous la nue, P le dans son lit vert o la lumi re pleut. Les pieds dans les gla euls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au c t droit.

  34. Conclusion Dans des relectures successives, on enrichit, on approfondit ; vient alors le temps de s int resser au mot haillons synesth sies, la construction et la musicalit du texte. Le professeur sait, mais il doit diff rer son savoir, pour que les l ves aient le plaisir de d couvrir par eux-m mes : la libido sciendi (le d sir-plaisir de savoir) pr c d e de la libido inveniendi (le d sir-plaisir de d couvrir, de trouver) !!! , aux images, aux

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